mardi 1 janvier 2013

Carretera austral 17 - Trekking de Cerro Castillo

Nous arrivons au village de Cerro Castillo au soir d'une longue étape. Une longue descente avant d'entrer dans ce village rue où un bus bar et restaurant repeint pour l'occasion de couleurs vives, nous tend les bras. Il fait froid, le vent souffle fort, nous sommes fourbus mais la vie est belle ! Demain nous partons en trekking pour 3 jours en autonomie complète pour ce qui constituera à n'en pas douter l'un des meilleurs souvenirs de ce long périple en Patagonie.


Après une bonne nuit de sommeil, les vélos remisés pour trois jours à l'hospedaje, nous voici fin prêts pour entamer le trekking de Cerro Castillo qui doit nous mener 1600 m plus haut au pied de cette montagne déchiquetée considérée comme l'une des plus belles de Patagonie. Certains touristes croisés en chemin l'ont même préférée aux fameuses Torres del Paine, universellement connues.
Une marche d'approche tranquille de six kilomètres nous amène sur les premières pentes après avoir franchi à gué plusieurs rios. La montée commence sans problème sauf que le sentier est plutôt mal balisé et que.. nous nous perdons dans les broussailles. Deux heures de franche galère avant de retrouver le chemin dans une pente de plus en plus forte !
Après plusieurs heures d'efforts, nous arrivons au premier lieu de campement aménagé par la CONAF, organisme chilien qui gère les parcs. Il est interdit au Chili de camper ailleurs que dans les endroits prévu à cet effet.
Le camp est très agréable, une table en bois, un « techo » à l'abri du vent pour cuisiner, un foyer aménagé pour faire le feu et trois espaces plats pour planter nos tentes. Nous sommes seuls et après avoir dîné, tôt et copieusement, nous nous glissons dans nos duvets avec pour seul compagnon, le chant du torrent qui dégringole tout proche du campement.
Le lendemain, après une  bonne nuit très douce, nous repartons pour gravir une partie très pentue dans un pierrier qui n'en finit pas. Nul sentier, juste la carte genre IGN et la boussole pour ne pas s'égarer. Heureusement, de part en part, des piquets rouges en métal nous permettent de cheminer sans nous perdre. Bientôt le sommet. Mais non, après une crête, une autre et encore une autre avant d'arriver après six heures de marche au bord de la lagune et au pied de l'immense barre rocheuse du Cerro Castillo.

Mais quel spectacle, il fait froid, la lagune d'une couleur jamais vue auparavant entre émeraude et bleu laiteux, le Cerro Castillo qui lance ses flèches de granit vers le ciel, le "glaciar" qui par moment lâche un pan de glace bleutée dans la lagune dans un fracas incroyable et nous, silencieux et médusés devant ce décor de matin du monde...

Encore quelques efforts avant d'atteindre le second lieu de campement plus bas. Nous traversons des névés, franchissons à gué un torrent tumultueux et croisons un couple de chiliens de Santiago qui campent « sauvage ». Et puis quelques mètres plus loin, d'autres familles chiliennes qui passent la nuit sur place et nous conseillent de bivouaquer avec eux. Sans se faire prier davantage, nous posons nos sacs, montons les tentes, allumons un feu...
Le campement est entouré de glaciers de toutes parts, craquements et grondements lointains nous bercent dans cette soirée de rêve. Nous dormons comme des bébés.
Au matin, un franc soleil éclaire les aiguilles du Cero Castillo.
Nous repartons vers la lagune et retrouvons nos amis de Santiago. Lui avec un nom de noble digne des grands d'Espagne me fait chevalier du Cerro Castillo dans un grand éclat de rire. Nous échangeons évidemment nos adresses et sommes invités à les visiter à Santiago dès que possible.

Je dois avouer que l'hospitalité chilienne n'est pas un vain mot et que nous rencontrons sur notre route des personnes toujours avenantes et prêtes à nous rendre service. Est-ce dû à l'isolement de la Carretera austral qui confère aux hommes cette capacité à s'entraider ? Sans doute.
Nous déjeunons au bord de la lagune en face du Cerro Castillo et malgré le vent froid qui s'est levé et les nuages qui courent sur les sommets nous avons du mal à quitter cet endroit d'une puissante beauté.
Nous redescendons vers le village par un chemin pentu jusqu'à une forêt où attendent des chevaux qui portent les sacs des touristes.
Arrivés au cœur du village, nous fonçons à l'hospedaje pour une douche bienfaisante avant d'avaler un énorme poulet accompagné de riz et d'une bonne salade dans le bus posé au bord de la route aménagé en restaurant ! C'est la mode au Chili et c'est bien sympathique.
Dans la chambre de l'hospedaje, après avoir descendu la montagne nous « descendons » une bonne bouteille de vin chilien pour fêter ce trekking merveilleux !


























































4 commentaires:

  1. émouvante beauté de notre planète bleue et de ses "conquérants de l'inutile" merci à vous trois
    et mille voeux pour 2013 du vieux continent . b

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  2. oh lala !!! époustouflant !!! continuez à profiter ...
    Gilloute , je t'envies !! pour les voeux, vous en réalisez une belle part !! allez bisoux à tous les trois ....

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  3. une bonne début année pour vous, plein les yeux et de magnifique paysage
    nous penssons à vous
    nous avons passons une agréable fin d'année.
    tous le monde va bien
    gros gros bisous

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  4. La barbe te va bien Gilloutte! Les paysages sont magnifiques. Vous ne rencontrez personne en dehors des villages ?
    Bises

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