mercredi 27 février 2013

Gracias a la vida

A l'arrivée du bateau de Navimag en provenance de Puerto
Natales, Emily nous attendait au terminal de la compagnie:
retrouvailles joyeuses et mille choses à nous raconter !
Nous voici de nouveau réunis pour écrire le dernier chapitre de cette belle histoire. Trois mois et une semaine que nous sommes partis. 5 000 kilomètres à vélo, en bateau ou en bus.              De la sueur et parfois des larmes... mais avant tout une belle aventure humaine.
Comme une évidence, j'ai intitulé ce dernier billet "Gracias à la vida" de la grande poétesse chilienne Violeta Parra. Nul besoin de commenter, il suffit de lire ces vers et écouter cette grande dame.




J'y associerai Pablo Neruda, cet autre illustre poète chilien, ami de Salvador Allende et Angel Parra, Victor Jara et bien sûr Francisco Coloane, chantre de la Patagonie qui nous a éclairés chaque jour sur la réalité du grand sud de sa prose magnifique.
Je voudrais dire merci à tous ceux que j'aime qui m'ont accompagné tout le long de ce périple en particulier à Marie mon épouse.
Merci à tous les auteurs de commentaires et messages sur ce blog qui fut très suivi : quelques 13 000  connexions de 650 internautes différents de 25 pays. Quelle belle récompense pour nous !
Vos messages nous ont portés dans les moments difficiles. 
Je vous offre quelques derniers portraits et ces vers d'un chanteur occitan que j'aime beaucoup: Nadau. Ecoutez-le.

"Nous sommes ce que nous sommes...
...
On va rentrer maintenant à la maison,
Et se retourner vers un autre soleil..."

Jacques






Gracias a la vida que me ha dado tanto
me dio dos luceros que cuando los abro
perfecto distingo lo negro del blanco
y en el alto cielo su fondo estrellado
y en las multitudes el hombre que yo amo.

Gracias a la vida, que me ha dado tanto
me ha dado el oido que en todo su ancho
graba noche y dia grillos y canarios
martillos, turbinas, ladridos, chubascos
y la voz tan tierna de mi bien amado.

Gracias a la vida que me ha dado tanto
me ha dado el sonido y el abedecedario
con él las palabras que pienso y declaro
madre amigo hermano y luz alumbrando, 
la ruta del alma del que estoy amando.

Gracias a la vida que me ha dado tanto
me ha dado la marcha de mis pies cansados
con ellos anduve ciudades y charcos, 
playas y desiertos montañas y llanos
y la casa tuya, tu calle y tu patio.

Gracias a la vida que me ha dado tanto
me dio el corazón que agita su marco
cuando miro el fruto del cerebro humano, 
cuando miro el bueno tan lejos del malo, 
cuando miro el fondo de tus ojos claros.

Gracias a la vida que me ha dado tanto
me ha dado la risa y me ha dado el llanto, 
asi yo distingo dicha de quebranto
los dos materiales que forman mi canto
y el canto de ustedes que es el mismo canto
y el canto de todos que es mi propio canto.



Merci à la vie qui m'a tant donné
elle m'a donné deux étoiles et quand je les ouvre
je distingue parfaitement le noir du blanc
et en haut du ciel son fond étoilé
et parmi la multitude l'homme que j'aime.

Merci à la vie qui m'a tant donné
elle m'a donné l'ouïe qui dans toute son amplitude
enregistre nuit et jour grillons et canaris
marteaux, turbines, aboiements, averses
et la voix si tendre de mon bien-aimé.

Merci à la vie qui m'a tant donné
elle m'a donné le son et l'alphabet
avec lui les mots que je pense et déclare
mère, ami, frère et lumière qui éclaire
le chemin de l'âme de celui que j'aime.

Merci à la vie qui m'a tant donné
elle m'a donné la marche de mes pieds fatigués
avec eux j'ai parcouru des villes et des flaques d'eau
des plages et des déserts, des montagnes et des plaines
et ta maison, ta rue et ta cour.

Merci à la vie qui m'a tant donné
elle m'a donné un coeur qui vibre
quand je regarde le fruit du cerveau humain
quand je regarde le bien si éloigné du mal
quand je regarde le fond de tes yeux clairs.

Merci à la vie qui m'a tant donné
elle m'a donné le rire et elle m'a donné les pleurs,
ainsi je distingue bonheur et déchirement
les deux matériaux qui composent mon chant
et votre chant à vous qui est le même chant
et le chant de tous qui est mon propre chant.

Merci à la vie {x4}

{Traduction réalisée par Chabeloca (zabou.camus@orange.fr)}


De jamais en toujours,
Et d’hiver en printemps,
S’il y en a qui ont ce qu’ils ont,
Nous sommes ce que nous sommes.
Aimer sa terre jusqu’au mal d’amour,
Y croire encore jusqu’à la douleur,
Regarder chaque matin comme si c’était le premier matin.

Espérer, espérer,
Et crier, et crier,
S’il y en a qui ont ce qu’ils ont,
Nous sommes ce que nous sommes.
Vieux monde que nous portons d’hier en aujourd’hui,
Tu ne seras jamais un monde de vieux,
Toujours recommencé, le conte n’est pas achevé.

Pied du ciel, tout est beau,
Crépuscule, tout est doux,
S’il y en a qui ont ce qu’ils ont,
Nous sommes ce que nous sommes.
On va rentrer maintenant à la maison,
Et se retourner vers un autre soleil,
Demain, si ça se trouve, à contre courant, nous serons vivants !

































lundi 25 février 2013

Patagonia - Volcan Osorno

Nous voici arrivés presque au terme de notre voyage. Nous avions prévu de réaliser l'ascension du volcan Osorno jusqu'au au sommet avec des guides de haute montagne.
 Malheureusement la CONAF a interdit jusqu'à nouvel ordre cette ascension car les risques sont trop grands: glace très dure dans la partie sommitale  qui même avec les crampons à glace ne permet pas d'assurer une sécurité optimale au vu des nombreuses crevasses qui parsèment le glacier. Dommage !
Nous nous contenterons de monter jusqu'au glacier. La vue est superbe et le soleil de la partie. Nous  marchons dans la cendre volcanique jusqu'à la moraine. Le panorama est splendide avec en toile de fond le lac Llanquihue. 
Demain nous retournons à Puerto Varas pour une ultime nuit sous la tente avant de rejoindre Puerto Montt où il sera temps de faire nos sacs.
A vendredi pour notre dernier message.















Patagonia - La croisière s'amuse

La croisière s'amuse.

Nous voilà donc embarqués vers une heure du matin sur le cargo mixte Evangelista qui peut accueillir quelques 220 passagers et 52 membres de l'équipage.
Nous allons parcourir en 4 jours et 4 nuits 1718 km (c'est le capitaine qu me l'a précisé) en remontant le dédale de canaux et bras de mer jusqu'au golfe de Penas le bien nommé tant la mer y est souvent mauvaise. D'ailleurs nous n'avons pas échappé à la règle et certains d'entre nous ont eu un sévère mal de mer.
Nous avons fait une halte au village perdu de Puerto Eden pour ravitailler la centaine d'habitants qui vivent ici de la pêche aux centollas, grosse araignée de mer pouvant dépasser un mètre d'envergure.
L'ambiance à bord est joyeuse, le personnel de NAVIMAG aux petits soins avec nous : animations diverses, films et conférences etc...
Le salon confortable possède un bar très fréquenté !
Nous profitons du beau temps pour lézarder sur les ponts, admirer le paysage et les glaciers, photographier orques, baleines et autres dauphins... Magique !
Le dernier soir, nous nous retrouvons nombreux à partager le(s) verre(s) de l'amitié. Dieu comme nous nous aimons ! Nous avons un peu mal aux cheveux quand nous regagnons nos cabines...

Le bateau arrive à Puerto Montt au petit matin du quatrième jour.
Nous retrouvons Emily qui nous attend au terminal, elle a une mine splendide qui fait plaisir à voir.
Nous avons mille choses à nous raconter.
Dans quelques jours, je vous posterai le dernier billet de Puerto Montt que nous avons découvert le 28 novembre et que nous quitterons le 1er mars pour regagner nos pénates.