mardi 29 janvier 2013

Argentina 3 - Ruta 40

Au loin le Fitz Roy s'éloigne.
Nous quittons El Chalten et le massif du Fitz Roy pour parcourir les 240 kilomètres à travers le désert et les plaines argentines balayées par le vent.
Le vent souffle fort dans le dos.
Des rafales supérieures à cent kilomètres à l'heure nous poussent dans le dos. Malgré nos lourds chargements, les vélos avancent à plus de 40 kms à l'heure, c'est incroyable, nous parvenons à grimper les côtes à plus de trente, poussés par ce vent violent. Après 90 kilomètres nous arrivons à la jonction de la mythique route 40 qui traverse toute l'Argentine du nord au sud. Et là, cap à l'ouest et surprise, le vent patagon noue cloue sur place ! Nous parvenons péniblement à rouler entre 5 et 8 kilomètres à l'heure avec des rafales de plus en plus violentes qui nous font faire des embardées. Après une heure et demie d'efforts intenses, je n'ai parcouru que... 8 kilomètres !!! Je me pose à l'abri d'une dune; Emly me rejoint quelques minutes plus tard et nous attendons Gilloute qui galère à l'arrière.

Nul vélo à l'horizon ! Un quart d'heure, une demi-heure à attendre notre Gilloute. Toujours personne. Nous arrêtons une des rares voitures. Oui, ils ont vu un homme à vélo couché sur le bas-côté à  quelques kilomètres en arrière. Nous pensons qu'il se repose un peu et s'alimente comme nous en avons l'habitude.
Une heure après, toujours pas de Gilloute. Un peu inquiet, je décide de faire demi-tour et d'aller à sa rencontre. Peut-être a-t-il eu un incident mécanique ? Les kilomètres défilent mais je ne vois personne. J'arrive à la jonction de la route 40: personne. Gilloute a disparu !
Je reviens péniblement vers la dune où Emily doit m'attendre et là, personne. Emily a disparu aussi !!! Une voiture de touristes allemands s'arrêtent et m'informent qu'Emily ayant trop froid a décidé de poursuivre jusqu'à La Léona où nous devons bivouaquer.

Des lignes droites à perte de vue à travers le désert.
Dans le lointain, Gilles et Emily 
De La Léona est un Parador Hôtel déclaré patrimoine historique et culturel de la Province de Santa Cruz. Une anecdote sur cet endroit: En 1905, trois "gringos"ont été hébergés là pendant un mois pour ensuite continuer vers la frontière du Chili. Quelques temps plus tard et devant la présence d'une commission de police qui lui a montré les photographies, Monsieur Jenssen a reconnu ses hôtes distingués.Il s'agissait en fait de Butch Cassidy et Sundace Kid accompagnés par le femme de ce dernier, Ethel Place.Ceux-ci, après avor volé la banque de Londres et celle de Tarapaca à Rio Gallegos , ont effectué un "arrêt technique" dans leur fuite vers le Chili.
J'arrive à La Léona une heure plus tard, 126 kilomètres au compteur et y retrouve Emily mais toujours pas de Gilloute !!! Nous supposons alors qu'l a été pris en stop.

Après une bonne nuit réparatrice, nous repartons pour effectuer les 120 kilomètres qui nous séparent encore d'El Calafate. Le vent s'est un peu calmé. Nous sommes les seuls vélos sur cette route 40 que nous quittons pour bifurquer plein ouest, le vent dans le nez. Encore 32 kilomètres que nous effectuons péniblement avant d'entrer dans El Calafate, ville hyper-touristique qui grouille de touristes qui se rendent au glacier Perito Moreno.
Nous faisons un tour de ville à la recherche de Gilloute. Je me connecte sur Internet pour voir s'il m'a laissé un message. Nada !

Le lendemain, Emily écume les rues et les campings du coin et enfin ramène Gilloute qui était confortablement installé sous sa tente au camping municipal !

Epilogue ! Gilloute étant fatigué avait fait une petite pause mais s'est profondément endormi sur le bas-côté. Un bus passant par là, croyant voir un cycliste en difficulté, a embarqué d'office Gilloute et son vélo et le soir même il dormait sous sa tente à El Calafate. Ne parlant pas espagnol, il n'a pas pu expliquer au chauffeur qu'il fallait s'arrêter pour nous prévenir !!!

Fin de l'histoire...
Prochain billet: le glacier Perito Moreno.



Le vent ça décoiffe, n'est-ce pas Emily ?

Nous arrivons à la mythique route 40 


Paris, 13 740 km

La Leona 


Après une bonne nuit réparatrice, nous repartons pour effectuer les 120 kilomètres qui nous séparent encore d'El Calafate. Le vent s'est un peu calmé. Nous sommes les seuls vélos sur cette route 40 que nous quittons pour bifurquer plein ouest, le vent dans le nez. Encore 32 kilomètres que nous effectuons péniblement avant d'entrer dans El Calafate, ville hyper-touristique qui grouille de touristes qui se rendent au glacier Perito Moreno.
Nous faisons un tour de ville à la recherche de Gilloute. Je me connecte sur Internet pour voir s'il m'a laissé un message. Nada !

Le lendemain, Emily écume les rues et les campings du coin et enfin ramène Gilloute qui était confortablement installé sous sa tente au camping municipal !

Epilogue ! Gilloute étant fatigué avait fait une petite pause mais s'est profondément endormi sur le bas-côté. Un bus passant par là, croyant voir un cycliste en difficulté, a embarqué d'office Gilloute et son vélo et le soir même il dormait sous sa tente à El Calafate. Ne parlant pas espagnol, il n'a pas pu expliquer au chauffeur qu'il fallait s'arrêter pour nous prévenir !!!

Fin de l'histoire...
Prochain billet: le glacier Perito Moreno.



lundi 28 janvier 2013

Argentina 2 - El Chalten et massif du Fitz Rooy

Traversée de la Laguna del desierto
Depuis la cabane de la douane argentine, nous traversons en bateau la Laguna del Desierto pour retrouver une piste de ripio qui nous mène 32 kilomètres plus loin au petit village d'El Chalten, capitale de l'andinisme et rendez-vous de tous les trekkeurs et grimpeurs du monde.
Le décor est grandiose. Nous entrons dans le parc national de Los Glaciares.
Massif du Fitz Roz au couchant vu depuis la douane argentine.
El Chalten se trouve au bout de la route qui longe la rive nord du lac Viedma. Petit village de 200 habitants l'hiver, c'est le point de départ de quelques 20 000 visiteurs chaque été dans un décor splendide dominé par les parois verticales des tours de granit.
Nombres de sommets portent des noms familiers au public français puisqu'ils rendent hommage aux pionniers de l'Aéropostale. Le Fitz Roy (3 406 m) de plus en plus connu sous son nom originel de Chalten est ainsi entouré vers le nord par les pics Guillaumet (2 754 m), Mermoz (2 732 m), et Val de Vois ( 2 653 m), et vers le sud par les aiguilles Poincenot (3 002 m), l'aiguille Saint Exupéry (2 558 m) et à l'extrémité sud, le Cerro Torre avec ses 3 102 m.
El Chalten, la "montagne qui fume": c'est ainsi que les indigènes Tehuelches baptisèrent cette montagne souvent  cachée par par des nuages permanents. La légende raconte qu'un enfant exceptionnel du nom de Elal et aux origines inconnues fut sauvé des griffes d'un géant grâce à l'intervention d'un cygne qui le déposa sur le sommet de la plus belle des montagnes de Patagonie: El Chalten.
Protégé et nourri par les oiseaux du sommet, Elal fut ensuite livré à lui-même. Ses trois ennemis étaient le froid, la neige et le vent. Pour se défendre du premier il fit un feu à l'aide de silex. Pour vaincre le deuxième, il construisit un abri en peau de guanacos. Il survécut au troisième en se protégeant sous une cape et transmit toutes ses inventions aux indigènes de la région.

Après deux jours de repos dans un camping près du rio, bénéficiant d'un grand soleil et ciel sans nuages,  je pars seul en direction de la Laguna de los Tres au pied du Fitz Roy. Mes amis Gilloute, Emily, Sylvana et Gustavo préfèrent se reposer un jour de plus avant de me rejoindre le lendemain. Arrivé au lieu de campement Poincennot, je monte la tente et retrouve un charmant couple de français qui sont partis faire le tour du monde. En fin d'après-midi, nous grimpons jusqu'à la lagune pour admirer le soleil déclinant qui bascule bientôt derrière les aiguilles de granit du Fitz Roy.
Nuit de rêve(s) à tous les sens du terme.
Le lendemain, tôt, je repars en direction du massif Cerro Torre et de sa lagune. En chemin, je retrouve un couple d'Argentins que j'ai connu trois jours auparavant. Lui, 61 ans est directeur d'une école de cinéma à Buenos Aires, elle, 33 ans est psychologue. Nous évoquons tout en marchant la terrible dictature du Général Videla qui a frappé l'Argentine dans les années 70. Videla avait fermé toutes les écoles de cinéma car non-conformes à la ligne politique du pouvoir en place.
Mon ami de rencontre a donc ouvert
contre vents et marées une école de cinéma après la chute de la dictature. Au cours de la journée, la batterie de son appareil étant vide, je lui a prêté mon Nikon et il a pu ainsi tourner de nombreux plans pour un film en cours de montage sur le massif du Fitz Roy.
Nous montons jusqu'à la lagune. En face de nous, l'aiguille du Cerro Torre, vaincue seulement dans les années 70 et considérée comme une des ascensions les plus difficiles de la planète. A ses côtés, un énorme glacier tombe dans la lagune. Je n'ai plus d'adjectifs pour décrire ce que je ressens. Regardez les photos !
Nous redescendons vers El Chalten. C'est long, le soleil tape fort sur la nuque, nous rentrons dans le village vers 20 heures où je retrouve mes amis. Bon petit restaurant et vin rouge argentin et gros dodo.
Le lendemain, dernier jour avec nos compagnons argentins Gustavo et Sylvana. Ils préparent le repas "d'au revoir": grillades, Emily nous confectionne une délicieuse salade de fruits à l'anglaise et nous arrosons tout ça avec quelques bouteilles de vino tinto argentin. Je ne vous dirai pas combien !!!

Le lendemain, réveil temprano car 120 kilomètres nous attendent sur la route 40...




Début du sentier vers le Fitz Roy


Condor
Fitz Roy






Laguna de los Tres au pied du Fitz Roy

Laguna de los Tres


Fitz Roy le matin


Fitz Roy vu du campement Poincenot






Approche du Cerro Torre

Cerro Torre 

Mes amis de Buenos Aires, lui directeur d'une école de cinema, elle professeur d'histoire



Glaciiar Cerro Torre

Cerro Torre et glacier


Dernière soirée avec Sylvana et Gustavo. Nous avons roulé ensemble jusqu'à la fin de la Carretera  austral. Quelle belle aventure ensemble, nous ne l'oublierons jamais !

Ne pleure pas Sylvana, "mi Reina de Rosario", nous nous reverrons un jour en France.






Ah, c'est beau l'amour !