samedi 9 février 2013

Tierra del fuego 1 - Le détroit de Magellan.

 
Le passage du détroit de Magellan au lieu-dit Manantiales
Tant de personnages aux noms illustres qui font encore rêver les amateurs d'aventures sont passés en ces lieux. Certains choisissent le Détroit, d'autres le Cap Horn. Ils se nommaient Magellan, Fitz Roy, Darwin, Drake, Gamboa, La Pérouse, Louis Antoine de Bougainville, jusqu'au légendaire marin écossais Selkirk qui fut débarqué peu après sur une île de l'archipel chilien de Juan Fernandez, en plein Pacifique et fut immortalisé par  Defoe dans son Robinson Crusoé.


Explorateurs, scientifiques, baleiniers, aventuriers, pirates et corsaires, il n'est pas un marin au long cours qui n'ait navigué dans ces eaux. Ils furent des milliers à doubler le Cap Horn ou à entrer dans le célèbre détroit.
Caravelles, galions et brigantins, premiers navires à vapeur... ils ont tous entrepris la périlleuse traversée vers le Pacifique. Ils ont pour nom Beagle, Adventure, Boussole, Astrobale, Boudeuse et autre Cutty Stark.

Alexander Selkirk
qui inspira D. Defoe
 pour son Robinson Crusoé
Revers de la médaille, des dizaines de bâtiments , petits et grands, ont coulé ou se sont échoués sur ces côtes implacables et peu hospitalières. Les rivages de la Terre de Feu sont de véritables cimetières marins et de nombreuses épaves reposent à la vue de tous... En 1 914, l'ouverture du canal de Panama mit un terme à la grande épopée des mers australes.

Même si les navigateurs qui veulent contourner le continent à la dure par le sud sont aujourd'hui peu nombreux, les noms prestigieux de détroit de Magellan, canal Beagle ou Cap Horn continuent d'impressionner les générations. Et le souffle d'un vent éternel nettoie cette terre de la trace des hommes, emportant au loin les récits de tempêtes, de nuits de terreur, de la lâcheté et de la bravoure de ceux qui sont venus se mesurer aux éléments déchaînés et dont beaucoup reposent pour l'éternité au fond des mers glacées.
Darwin
Longtemps leurs histoires fantastiques et terrifiantes ont alimenté les récits des marins en bordée. Ces morts sans sépultures torturaient les esprits des vivants. Et l'on entendait la plainte des âmes en peine des disparus se mêler aux hurlements du vent, dans les bourrasques de neige, sur les eaux magellaniques. Dans les déchirures de la brume, on avait vu glisser en silence des navires fantômes, blancs de givre et chargés de voiles raidies par les glaces, avec les marins morts, figés par le froid dans les mâtures.
Plus horribles encore étaient ces histoires de vaisseaux coulés dont les superstructures émergeaient encore des flots, avec des bouts de toiles lourds de givre qui pendaient des vergues auxquelles -  prétendait-on - se cramponnaient dans un ultime geste de salut les marins pétrifiés, dans l'attitude où la mort les avait figés à tout jamais.

L'histoire des premiers colons a également laissé ses marques sur la géographie et la toponymie locale avec des noms tels que Puerto Hambre (Port Famine) ou Mar de la Ultima Esperanza.

Les anciennes mines de charbon ou d'or apparaissent au creux d'une vallée et leurs outils abandonnés ponctuent la plaine comme de gigantesques insectes fossilisés.

Des Indiens, il ne reste rien...

Récit tiré du guide La Patagonie et la Terre de feu de Jac Forton aux éditions Les guides Peuples du monde




















1 commentaire:

  1. Comme de petits chiots affamés trépignant en cherchant le tétin,nous sommes avides de découvrir la suite de ce long périple qui vous mène au bout de vos rêves.
    Bises goulues à nos chers baroudeurs de l'extrême
    b

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